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La sexologue Catherine Blanc répond à toutes nos questions sur la libido !
Parce que nous sommes convaincus que la sexualité fait partie intégrante de notre bien-être, nous avons demandé à l'experte Catherine Blanc de nous éclairer sur le sujet du désir et de la libido. Voici ses réponses à toutes les questions les plus courantes...
Il en va de même pour notre libido ! Elle se nourrit, ou s’encombre, des événements personnels et extérieurs auxquels nous sommes confrontés au quotidien, et des joies ou dissonances dans la relation avec l’autre. Cet élan libidinal s’oriente alors sur autre chose pour créer, pour faire, pour aboutir et parfois pour se protéger.
Bien sûr, nous avons raison de nous interroger quant à son absence, qui peut témoigner d’une tristesse, d'une déprime voire d'une dépression masquée, car une libido n'est pas possible lorsque l’on est dans ce déséquilibre, et l’urgence est de retrouver une énergie, une joie et une force de vie pour retrouver sa libido. Mais d’une façon générale suis-je normale de ne plus avoir à l’occasion du désir ? Oui ! Est-ce que ça remet en question mon amour pour l’autre ? Non. Ce n’est que le témoignage d'un rapport à soi chahuté, un élan vital qui de temps en temps est plus faible, comme une histoire de météo qui témoigne d’une humanité tantôt occupée par ailleurs tantôt affectée par ce que nous traversons : parfois c’est ensoleillé d’autre fois plus nuageux.
Nous ne pouvons pas résumer notre désir à un devoir de performance sans risquer d’abîmer notre enthousiasme à aimer et notre élan érotique. Tant d’autres douceurs peuvent s’offrir librement pour nourrir la complicité et la joie d’être ensemble, et peut-être, réinviter l’impulsion libidinale. Il faut prendre le temps de réfléchir à tout ce que nous avons à offrir librement à l’autre, tous ses moments jouissifs que nous pouvons proposer sans qu’il ne soit toujours question de la mise en scène de nos corps à but de sexualité, pour attendre simplement que la relation permette plus de fluidité à cette sexualité. Nous n’avons pas à relancer la sexualité pour l’autre, mais la relancer le cas échéant pour soi-même, pour ce sentiment formidable de plénitude intérieure.
Cette hormone inhibe la libido afin de limiter la possibilité d’une nouvelle grossesse qui tarirait le lait maternel et mettrait en danger le nourrisson. Pas de gravité à cela mais bien la magie du corps brillamment à l’oeuvre. Pas matière donc à la moindre culpabilité.
À cela s’ajoute, le fait que l’enfant représente une source très grande de plaisir. Plaisir issu du pouvoir d’avoir mis au monde un petit être, plaisir de se sentir si précieuse pour ce petit bout de chou, plaisir de reconnaitre la chaire de sa chaire… Une bonne dose de plaisir est ainsi satisfaite. Et si l’énergie est défaillante face à tous les soins prodigués et au manque de sommeil, il devient difficile d'avoir de la libido quand le corps réclame le repos.
Pourtant la sexualité est une douceur et un câlin qui restaure le corps qui a peut-être été bousculé pendant la maternité, et qui permet de ne pas se réduire ou se perdre dans la seule fonction maternelle.
À condition de ne pas être un devoir à l’intention de son partenaire, la sexualité aide la femme à sortir de la fusion avec son enfant et invite ainsi la femme à retrouver la conscience d’elle-même, à ré-accueillir son corps, son sexe, sa peau. À s’aimer et aimer confiante et ambitieuse. Mais à chacune son rythme... Et à chacun de l’accompagner avec douceur.
Pourtant il faut garder à l’esprit que pour avoir de la libido, il faut se vouloir du bien, s’accueillir dans sa réalité, avoir un projet pour soi. Or souvent ce qui pêche c’est que nous fantasmons ce qu’il nous faudrait être. Nous privilégions le projet pour l’autre, finissons par nous éloigner de nous-même et de ce fait perdons notre libido à force d'épuisement à répondre aux besoins supposés.
Le chemin à emprunter pour retrouver sa libido démarre par se proposer d'avoir envie d'avoir envie, et de repartir à la quête de soi, de son corps, des limites de son corps, de ses sensations. De se concentrer sur soi-même et non sur l'excitabilité que l'on représente pour l’autre et ainsi réveiller la belle endormie dans des observations de son corps, des sensations retrouvées ou révélées d'une manière ou d’une autre, selon ses goûts, ses pudeurs, ses fantasmes ou ses curiosités, mais toujours en partant de soi.
Revenir sur soi pour ré-allumer la flamme intérieure, ce n'est pas être égoïste mais être, au contraire, riche de propositions et de possibles.
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